Il y a incontestablement une similitude entre les sous-bois d’une forêt majestueuse et l’intérieur d’une cathédrale. Les troncs et les branches se déploient dans des architectures qui évoquent des piliers, des voutes, des nervures, des ogives... Historiquement, les forêts et les cathédrales ont toujours été liées, la construction de tels édifices nécessitant d’énormes quantités de bois.
Cathédrale de vert souligne le lien évident entre Rouen, sa cathédrale, et les nombreuses forêts avoisinantes. Expérience immersive et contemplative, elle invite à prendre le temps de l’observation, à entrer en communion avec l’environnement naturel.
Véritable plaidoyer pour la sauvegarde la nature, cette cathédrale est élevée à la gloire de la forêt, dans la forêt. Un édifice architectural entièrement transparent, qui la célèbre en même temps qu’il la donne à voir, dont la porosité interroge et redéfinit le lien entre architecture et nature. De l’intérieur, la Cathédrale de Vert laisse apparaître son environnement dans son entièreté, elle n’est que le squelette d’un unique monument, en symbiose avec la forêt.
Au fil des saisons, l’aspect de son enveloppe extérieure se modifie, les parois se recouvrent de verdure, rappelant ces architectures oubliées en forêt que la nature se réapproprie. Le projet devient alors une allégorie de la nature non domestiquée.
L'artiste remercie très sincèrement Marius Lazar du Jardin fleuri, pour la fourniture des pieds de jasmin plantés tout autour de l’œuvre.
Olivier Thomas
Architecte diplômé en France (DPLG) et en Allemagne (Bauhaus Universität Weimar), il a exercé à Paris pendant une dizaine d’années. A partir de 2002, il se consacre principalement au spectacle vivant, et a collaboré depuis avec plusieurs metteurs en scène sur une quarantaine de spectacles, en tant que scénographe et/ou musicien.
En 2004, il crée la compagnie Le Bruit des Nuages, avec laquelle il porte au plateau des dramaturgies visuelles dont il est l’auteur (Ça me laisse sans voix, Le Balayeur Céleste, Rétrospective Incomplète d'une Disparition Définitive...), qu’il veut résolument ancrées dans une pratique scénographique et néanmoins hybride, mêlant spectacle vivant et arts plastiques.
Depuis 2016, au travers de scénographies d’expositions, d’évènements festifs ou d’installations monumentales qu’il réalise in situ, il opère un doux glissement vers les arts plastiques, de l’intérieur (les boites noires) vers l’extérieur, le plein air et la nature.