
Avec humilité, Xevi Bayona explique avoir abordé son projet avec deux questions majeures. “Comment mettre l’arbre et la nature en lumière et rendre la hauteur encore plus tangible ?” La réponse ne s’est pas imposée d’emblée. “Ma première idée était de construire un escalier en colimaçon, lié à l’arbre, pour permettre à chacun de s’élever. Et puis finalement, j’ai choisi cette échelle qui s’élève vers le ciel jusqu’à 35 mètres. Une échelle inaccessible à l’homme et pourtant... On ne peut monter physiquement mais on se projette à travers les deux personnages. On avance vers le ciel symboliquement, avec son subconscient. “ En pleine nature, dans l’axe du parcours de La Forêt monumentale, le visiteur aperçoit alors une silhouette au sommet d’une échelle qui semble suspendue dans l’air. “J’ai pensé cette échelle comme un repère vertical, un lien entre le ciel et la terre. Un rappel aussi des menhirs qui dans les temps anciens organisaient le paysage et le temps tout en assurant un rapport humain au territoire.” Pour un instant, le visiteur se retrouve en altitude et retrouve à son tour la mesure du paysage. De quoi faire surgir des questions sur notre environnement. “Et les questions sont souvent plus importantes que les réponses”, insiste Xevi Bayona. On suit des yeux et on accompagne ces deux personnages, deux femmes, en rouge “parce que c’est une couleur complémentaire du vert.” Enfin, cette œuvre A ladder to Heaven est aussi un défi structurel. Pour cette que cette échelle se tienne bien droite, résiste aux assauts du vent, sans reposer sur l’arbre mais en l’accompagnant dans son ascension et sa verticalité, dans cette tension vers le ciel.