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MOBIL HOME
Jérémie Rigaudeau
Pays
France
Dimensions
4 mètres de hauteur
Principaux matériaux
Résine et Métal
Portrait
portrait Rigaudeau
Présentation

Observer le quotidien en questionnant la « normalité », ses effets et ses limites pour en prendre le contrepied. Telle est la ligne de force de Jérémie Rigaudeau, formé à l’Ecole des Beaux-Arts d’Angers, qui recherche, dans chaque discipline plastique ce basculement entre le réel et l’absurde. Ses dessins et ses installations permettent de nouer un dialogue intrinsèque avec ces notions normatives provoquant interrogations et interpellations, éléments moteurs de sa création. Comment bousculer ces concepts, jouer avec, les rendre plus visibles, plus lisibles? Cet artiste tente d’y répondre en explorant le réel par un mode de représentation riche en dérision, en ironie et en détournement. Rien n’est gratuit. Tout est habilement pointé à la mine en amont avant de s’emparer de l’espace public, son terrain de jeu privilégié. Il réinterroge, hors des champs d’exposition habituels, les codes de compréhension et de perception en créant des images, des balises aux frontières du non-sens. Un jeu perpétuel teinté d’absurde créant une mise en abyme de notre propre conception rationnelle du monde.

Loin de cet élitisme, plaçant l’art au cœur d’un marché motivé par la cote et la plus-value, il cherche à redéfinir les critères de transmission d’une démarche artistique honnête, motivée par l’appropriation et la curiosité du spectateur. Allant des petits aux grands formats, cet artiste accorde plusieurs techniques de composition (installation, photographie, vidéo, collage, art numérique) autour du dessin : la clé de voûte de sa démarche artistique. En usant de ces médiums complémentaires, il explore, défait et manipule les codes avec autodérision, simplifiant volontairement le message et son intention. Il repousse par la même occasion les limites de la bienséance, du sens commun pour y faire régner une folie douce sur fond de légèreté.

Entre commandes publiques et créations personnelles, tout est sujet à détournement. Son inspiration est issue de notre quotidien. Pour le Voyage à Nantes , Jérémie Rigaudeau s’est amusé à détourner les enseignes de commerces pour en faire des représentations décalées. On y croise, pour une librairie de voyage, une carte aux mouvements aléatoires où les continents ne restent plus en place, comme pour revisiter notre vision du monde, ou encore sur la façade d’un hôtel, un compteur à balancier qui propose de calculer le passage des moutons pour un endormissement sans peine. D’autres créations se veulent plus engagées comme l’installation « La nature a-t-elle un prix ? », proposée pour l’exposition Horizon Sancy, qui nous questionne sur les notions écologiques et marchandes. Sans oublier la chaise, ce simple élément mobilier à usage répétitif dont il aime s’emparer. Cette étude approfondie a notamment été marquée par la série des « Chaises Clonées » présentées à la Biennale internationale de Design de St Etienne dans l’exposition Artifact #H ainsi qu’à Paris Design Week dans la programmation Art et Design.   Dans ce dialogue et ce regard constant et discret sur la société, cet artiste pluriel, cherche, par l’appropriation de l’art contemporain, à (re)créer, dans son ensemble, différents degrés de lecture. Une production éclectique où chacun peut, à sa guise, jouer avec sa propre imagination et nourrir son environnement, sa conscience d’un monde à réinventer. 

 Par Laura Heurteloup

Mécène(s) de l'œuvre

Oeuvre Mobil Home
Oeuvre Mobil Home1
Oeuvre Mobil Home2
Oeuvre Mobil Home3
Oeuvre Mobil Home4
Oeuvre Mobil Home5
Présentation de l'oeuvre

RÉFLÉCHIR FACE À L’ABSURDITÉ…

À l’heure où la place de la nature est largement interrogée, en cette époque charnière provoquée par bon nombre de bouleversements environnementaux, Mobil Home se pose là, tel un miroir renvoyant l’absurdité de la situation à ses propres sujets. Cette installation un brin absurde aborde avec humour et décalage le sujet de la mobilité et de la nature. Ce cyclope monumental nous semble ici bien curieux de ce que nous sommes et de notre propre devenir. Cette forme de refuge-mobile, capable de franchir les frontières d’un seul pas serait en mesure de migrer rapidement sous des auspices qui lui sembleraient plus favorables. S’adaptant à de nouveaux milieux, à la rencontre d’autres espèces riches de leurs bagages culturels, il aurait tout à gagner à jouer de sa mobilité.

Paradoxe de l’histoire, nous, petits êtres statiques, sommes aujourd'hui inaptes à une adaptation rapide à ces changements que nous avons nous-mêmes provoqués.
Cette chimère présente-t-elle une réelle utilité ? Doit-on se poser la question de sa présence, de son impact dans l’espace public ?… Ni persuasion ni répulsion, l’objectif premier de cette démarche artistique est bien d’inciter à la discussion, provoquer l’échange, dialoguer avec son interlocuteur.